(Presque) tout pour être heureux...

Où en suis je aujourd'hui?

Me voilà en plein doute, je viens d'avoir 21 ans, je mesure 1,76m pour 82 kg.

Niveau professionnel, je réussis tout: j'ai eu mon BE HACUMESE, un Diplôme Universitaire de Préparation Physique avec mention, deux D.E.S. en Préparation Physique et Diététique du Sportif, je suis diplômé en Préparation mentale du sportif, j'ai 2 certifications de masseur de relaxation et aujourd'hui je suis inscrit à la formation du D.U. de Bordeaux tout en travaillant comme entraîneur sportif d'une salle de sport et d'une start-up. Des projets sont en vue avec des collègues de diverses anciennes formations

Niveau sportif : après une victoire route et une victoire piste accompagnées d'une 3ème place en finale de la Médaille, je pense raccrocher le vélo suite à la 1ère qualification de la Médaille 2007, le 25 novembre prochain. Je n'arrêterai pas pour autant le sport, entreprenant peut-être de participer à des compétitions de culturisme à l'horizon 2010-2011...

Je pense prendre un appartement sur Paris en décembre-janvier et couper les liens avec mon entourage provisoirement (surtout ma famille), je sais que cela va être un nouveau départ, j'ai renoncé à mes rêves, je vais supprimer le vélo de ma vie, j'ai besoin de prendre du recul, d'assumer cet échec...

Je vais maintenant envisager une vie simple me correspondant mieux où ma vie se résumera à travail et entraînement en musculation, absurde aux yeux de beaucoup mais correspond plus à mon tempérament de vieux loup solitaire.

Seul repartant de rien ou presque je vais perdre beaucoup par rapport à ce que j'aurais pu avoir en restant chez mes parents mais cela n'empêchera pas, si je suis fort, ambitieux et intelligent qu'on le prétend de réussir dans ma vie, de relancer de nouveaux projets.

Sinon vous vous demandez pourquoi je n'ai pas parlé de ma vie privée? Parce qu'il n'y a rien à raconter, je n'ai jamais été vraiment amoureux et mes relations sentimentales et sexuelles ont été un véritable KO si bien que je me retrouve sans désir, presque frigide. Le sexe ne me manque pas, tout juste qu'une femme me prenne dans ses bras de temps en temps, qu'elle me donne affection et tendresse...

La boulimie ne représentant plus aujourd'hui un problème pour moi, peut-être je ne supporte pas que d'autres choses hantent mon esprit... ou ai je peur d'échouer en ayant toutes les cartes de mon côté?

Je ne saurai jamais!

Oubliée la Suisse, mon désir de faire carrière dans le vélo...

J'étais revenue ici pour mieux préparer mon départ, avoir du temps pour moi, épargner pour construire quelque chose de grand, du gâchis.

Comment je vois l'avenir?

Seul, dans un petit appart et isolé du monde, exerçant le métier d'entraîneur toujours mais dans l'ombre et l'anonymat.

Je n'ai pas réussi ma carrière, je ne me ferai pas Harakiri mais je préfére maintenant me retirer, comme de mon rêve de devenir le meilleur entraîneur, d'aider mes athlètes à remporter des titrees mondiaux et olympiques...

Je vais maintenant m'essayer au bodybuilding, simplement par revanche de mon passé de boulimique...

Dès le début juillet, une nouvelle vie commençait, mon premier travail et la préparation d'un objectif sportif ambitieux, gagner la Médaille du CIF tout en préparant l'avenir et un départ pour Gnève et la Suisse afin d'y vivre pleinement ma passion pour le vélo et d'y travailler en préparation physique et coaching.

Tout allait bien, la forme revenait, les problèmes alimentaires s'estompaient (sans toutefois disparaître), la sérénité semblait me gagner mais j'allais commettre une erreur, je m'inscrivais à un autre D.U., à la fac de Bordeaux avant de retracter puis d'y aller finalement (un peu complétement perdu, comme d'habitude!).

A partir de septembre, j'allais cumuler 2 postes pour un total de 27 heures hebdomadaires (38h30 avec les pauses mal placées), la formation à Bordeaux (1 x 5 jours + 5 x 2 jours), 11 entraînements hebdomadaires (5 en vélo et 6 en muscu)... cela serait de trop!

Me sentant mal chez moi, une maison trop grande pour moi, des parents trop présents et une envie de se battre moins forte qu'il y a un an, je craque!

Envisageant cette nouvelle vie "tout seul dans mon chez moi" à Poitiers avec optimisme, pensant trouver là une solution à la boulimie, je déchantais très vite...

La formation au CREPS de Poitiers ne correspondait pas à mes attentes (sic!), je sombrais de nouveau dans mes mauvais travers, demandant une inscription à la fac de Dijon pour préparer le DU de préparation physique, je rencontrais celle avec qui j'allais vivre quelque chose de très spécial, Sabrina (pour ceux qui seraient pas au courant, il ne s'agit pas d'une histoire d'amour!!!).

31 octobre, journée de tristesse, me sentant trahi (no comment), réalisant que je n'avais pas la moindre de chance d'avoir le BE, je savais que vivre seul sur Poitiers après un tel échec représenterait un risque vital, j'assurais mes arrières à ma façon en proposant à Sabrina, qui était proche de se retrouver alors à la rue, de venir vivre avec moi, la "cohabitation" commencera le 8 novembre au matin! Je me disais qu'avec quelqu'un à mes côtés, je trouverai le courage de me relancer et j'espérais trouver un soutien pour ma lutte contre la boulimie, elle fut la personne à qui j'en parlait le plus facilement. Pourquoi? Pas pour moi, juste pour qu'elle est confiance en moi!

Suivirent alors, jusqu'au 12 janvier, jour où elle partit revivre subitement à Lille, des moments de grande douleur, de grande solitude, à trouver des solutions pour l'aider à construire son avenir, je ne pensais plus qu'à essayer de faire le mieux que je pouvais pour elle. A ce niveau plus j'atteignis en moi des limites insoupçonnées qui m'aidèrent successivement à suivre les cours à Dijon, à réaliser mon stage, à atteindre un objectif sportif, celui d'une 3ème place à la Médaille du CIF...

Je ne m'étalerai pas sur cette histoire, il y aurait des choses à dire, peut-être j'écrirai un jour un roman sur la période d'octobre 2005 à mars 2006 et ma vie avec Sabrina, des choses drôles, émouvantes, tragiques...

Je réussissais une année pleine avec ce podium à une compétition importante, l'obtention du Brevet d'Etat puis du Diplôme Universitaire avec mention, je regagnais Sartrouville à la fin d'un mois de juin éprouvant où mon corps démontrait les faces cachées d'une année menée tambour battant: 89 kilos... (no comment)

Après m'être ressourcé quelques jours et effacé la désillusion de l'attribution des JO 2012 à Londres, je reprend l'entraînement pour l'examen avec objectif de me présenter à Macôn à 72 kg, j'en pèse alors 81.

Les débuts sont durs, je suis très loin des perfs à atteindre et 2 blessures (felûre du coccyx puis blessure à la hanche) retardent ma progression.

71,7 kg mi septembre c'était trop beau, la boulimie se réinstalle! Je me fais vomir désormais pour limiter la perte de poids, je pleure, je vis désormais seul et je ne me vois pas surmonter un tel échec!

A 2 semaines de l'épreuve, les performances s'améliorent en squat, mon point fort sera la clé du BE! 4 sur 20, 6 puis 7/20 à une semaine de Macôn pour un total de 5,5/20... je pars perdant à ce combat; pour moi c'est Stalingrad! Si ce combat se solde par une défaite, la guerre est perdue!

Miracle, ce 22 novembre 2005, je réalise 31 dips (dont 26 seront comptabilisées) puis 16 tractions d'une impeccable propreté quand survient l'épreuve du squat: détermination, regard de tueur; 112,5 kg sur les épaules pour des flexions de jambes profondes, les 5/6 premières passent tant bien que mal, la suite est un calvaire, le visage tourne au rouge puis au bleu, au violet pour terminer au noir sous des cris d'une effroyable souffrance (cette barre, c'était comme s'enculer à sec) même Arnaud me disait de m'arrêter et c'est dire, jamais! 12 répétitions dont 11 comptées (la 11è des 12 répétitions ne fut pas compter pour "m'obliger à arrêter!" => JAMAIS!). La pression retombera pour 6 répétitions seulement au dévéloppé couché (merci au candidat qui m'a retiré la barre! j'aurai aimé que l'on me laisse cracher mes tripes tant que la barre ne redescendait pas).

7,67 / 20, ce serait suffisant pour avoir le Brevet d'Etat (comme Arnaud), la décision tombait le 1er décembre, c'était justice et pour nous 2!

Pourtant, certain de mon échec au mois d'octobre, j'avais assurer mes arrières à ma façon...

3 Janvier 2002, INSEP, Critérium d'Hiver de la Course aux Points, ma première apparition sur piste, moi seul connaît et ne connaîtra jamais les raisons de ma volonté de faire de la piste (c'était absurde, à l'image de ma vie), je prend en tous cas goût à cette discipline qui m'apporte de bons résultats et l'opportunité de faire de belles courses (GP de l'Humanité, Coupe de France des clubs), elle devient même prioritaire à partir de juillet 2004...

Car dans le même temps, je connaîs un premier échec dans mon parcours scolaire à la fac de sport, les raisons sont multiples (jeunesse, manque d'intérêt pour la formation, insouscience) mais la raison principale reste toujours... la boulimie (no comment).

Après une longue traversée du désert (sportive et scolaire), je me lance un dernier défi, participer et finir la plus grande cyclosportive de France, la Marmotte, à l'Alpe d'Huez...

Un dernier défi cycliste, un Everest avant un voyage, une mission vers la Lune car je viens de m'inscrire à une formation pour préparer le BE HACUMESE, délivrant le droit d'enseigner la musculation, une discipline totalement inconnue pour moi. Partant de rien, j'ai alors 11 mois devant moi pour préparer les épreuves et notamment une partie physique aux barêmes impressionnants, la découverte de la "fonte" est malgré tout un bonheur pour moi.

La formation débute et très vite, une dépression s'installe, j'arrête le vélo, je deviens agressif, une crise terrible, je me dis que je n'ai plus de temps devant moi, qu'une année perdue est déjà de trop, un jeudi après-midi d'octobre, je suis proche de commettre l'irréparable...

Seuls mes parents verront cette déchéance car une image me suit dans la vie de tous les jours, celle de l'homme gentil, intelligent, sûr de lui, le gendre idéal, une image qui me colle à la peau et qui m'insupporte...

Tout va alors s'arranger après ces heures sombres, je reprend le vélo pour décrocher ma 1ère victoire piste le 29 janvier 2005, j'obtiens mon tronc commun et les examens internes de mon école où je serai stagiaire comme prof à partir de janvier... et pendant 117 jours, je ne subis aucune crise de boulimie et pas plus d'anorexie! Tout devient possible pour l'obtention du B.E., j'approche déjà des 7/20 à 4 mois de l'échéance.

18 février 2005, parti en Gironde en compétition, malade et fatigué par le travail et les études, la boulimie va reprendre ses effets dévastateurs, l'entraînement s'intensifie pour pallier au problème jusqu'à l'inévitable en mars, tassement vertébral, certains médecins me voient même proches de la paralysie si je repasse sous une barre.

Déprimé, je pense à me réorienter, NON! je le fais croire, je ne veux pas renoncer à ce rêve que j'ai depuis 5 ans maintenant d'être entraîneur, de donner ce que je n'ai pas eu, une méthode pour progresser et atteindre ces objectifs... l'entraînement reprend!

Me présentant à l'examen de juin, je ne participe pas à l'épreuve physique inviquant officiellement cette blessure au dos, une seule raison à ce renoncement, la boulimie m'a empêché d'être prêt...

Reste à préparer le combat de novembre!

D'abord me présenter brièvement pour ceux qui ne me connaissent pas bien...

Fils unique, je suis né le 25 août 1985 de Dominique et Marie-José Martins à Maisons-Laffitte dans le 78, le bébé se porte bien (4,5kg).

Que dire de mon enfance? Rien à signaler... se débrouille bien à l'école, n'est pas très sportif jusqu'à se passionner pour le football après la Coupe du Monde 1994, je pratique quelques années le tennis, mais sans grande passion...

La passion pour le sport naît plus tard, pour le vélo (en 1996?) que je commence à pratiquer assidumment à partir d'avril 1997 jusqu'à m'inscrire en club et participer à ma première compétition en minime 1 le 4 avril 1998 à La Courneuve.

A cette époque là, les premiers amours... ou plutôt les premières désillusions (no comment).

Bouboule, peu performant en compétition, je connais un véritable tournant dans ma vie en juillet 1999 en vacances dans les Pyrénées en escaladant plusieurs cols...

Quelques mois plus tard, le 11 novembre 1999, je décide de me préparer sérieusement pour la compétition, je pèse 66,7 kg et je suis bien décidé à maigrir... alimentation surveillée, pratique intensive du home-trainer, 5 entraînements par semaine, tout va bien jusqu'à une semaine du débuts des compétitions... nous sommes le 4 mars 2000, je pèse 53,2kg mais ma vie a déjà pris un tournant vers l'enfer.

Février 2000, entre crises d'anorexie et de boulimie, j'aligne les kilomètres et notamment une semaine à 620 kilomètres et une sortie de 172 kilomètres à 14 ans et demi.

En mars, l'anorexie vire à la boulimie... elle me pursuivra toute ma vie, une des rares période d'accalmie me permet de décrocher ma seule victoire routière, c'était en août 2001. Combien de victoires perdues, combien d'heures d'entraînement gâchées par une maladie qui me poursuit encore aujourd'hui...

J'ai mis plus de 4 ans et demi à oser en parler et aujourd'hui c'est encore un sujet difficile à aborder. Je ne sais pas si ce blog me servira à quelque chose, mais je tenais à aborder cette page terrible que je ne peux ni nier, ni effacer et responsable, j'en suis certain, de tout ce que j'ai connu par la suite...